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La nécessaire décroissance

Face aux enjeux liés à la raréfaction des matières premières et au réchauffement climatique, la réponse ne peut se tenir qu’en :
 diminuant notre consommation de matières premières,
 remplaçant ces matières par des matières renouvelables, mais en diminuant notre consommation d’objets car ces matières renouvelables seront aussi limitées !
 réduisant nos émanations de gaz à effet de serre (CO², mais aussi méthane, oxydes de soufre, également responsables de problèmes de santé) de façon drastique.

Il faut ré-apprendre à vivre autrement, re-interroger les manières de vivre sans faire de passéisme, mais en imaginant d’autres façons de vivre qui ne seront plus liés à toujours plus d’objets, plus de consommation.
Il faut nous interroger sur l’utilité de tous les produits que nous utilisons et qui nous entourent. Changer les comportements : ne plus travailler que pour acheter mais échanger, re-donner de la valeur à la convivialité, le don, le partage, la ré-utilisation d’objets d’occasion, sans avoir la tentation de remettre entre les mains des femmes les tâches quotidiennes.

Nous retrouvons la question déjà posée il y a 40 ans : Que produire ? Pourquoi ? Comment ? Pour qui ? A quelle utilité sociale cela répond-il ?
Il faut ré-orienter nos modes de productions, en conservant celles qui sont utiles socialement pour le plus grand nombre,.notamment ce qui concerne les services publics, en cherchant les solutions alternatives. L’industrie de la chimie dérivée du pétrole a répondu à beaucoup de nécessités ( médicaments, objets courants en nombre pour répondre à l’accroissement de la population), mais ce faisant n’a-t-elle pas occulté d’autres réponses possibles ? Pourquoi, en effet, utiliser les méthodes dites douces en matière de santé quand le cachet est si « pratique » à prendre ?

Redistribution des richesses

Dans notre monde inscrit dans la logique du capitalisme financier, cette ré-orientation qui demandera des changements collectifs et personnels ne doit et ne peut se faire que conjointement avec une juste redistribution des richesses.
Les riches pourraient « décroître » leur modes de vie, pour autant cela ne suffirait pas pour diminuer nos dégagements de gaz à effet de serre et économies d’énergies fossiles car ils produiraient toujours trop de dégats pour la planète (supprimer l’hélico, garder la voiture !) au vu des inégalités actuelles.
Une décroissance globale dans les inégalités actuelles plongerait les populations populaires dans la précarité et la pauvreté toujours plus grandes. Elle ne serait ni acceptée, ni acceptable. Ce serait la voie aux révoltes et aux dictatures.
La décroissance qui consiste à changer individuellement son mode de vie personnel peut me changer « moi » et un peu autour de moi mais n’apportera fondamentalement rien à la planète et l’avenir des générations futures car l’échelle n’est pas suffisante et nous n’allons pas assez vite dans les changements.
Ainsi, la notion de de décroissance doit être explicité clairement en y associant la juste redistribution des richesses. Elle peut être alors « entendue », comprise, acceptée, revendiquée. C’est alors un discours politique qu’on peut tenir y compris devant des électeurs et électrices.
D’autant que parallèlement, on lance des lignes directrices du mieux vivre.

Vers une décroissance anti libérale

Les écarts de revenus entre les 20% les plus riches et les autres doivent cesser.
Ce n’est pas 20% des habitants qui doit posséder 80% des richesses mais 80% des habitants et habitantes qui doit possèder 80% des richesses !
La nécessité de s’attaquer aux revenus financiers, aux modes de fonctionnement du monde de la finance doit être parallèle au développement de nouveaux modes de comportement.

Un monde de paix avec la justice

Au niveau international, les risques de guerre sont très présents, que ce soit la guerre du pétrole, de l’eau ou de lutte contre l’oppression. Des peuples sont opprimés par des états. Le risque nucléaire est énorme.
Nous devons faire des propositions de solidarité, justice et bien sûr de désarmements nationaux. Seulement, une force internationale de maintien de paix sera nécessaire à terme....

Une politique vers une décroissance antilibérale
 Encourager, maintenir et re-intégrer les services publics (éducation et petite enfance, santé, justice, prison, postes et télécommunications, eau, énergie, culture...).
 Réduire drastiquement la circulation routière en développant les transports ferroviaires (remise en état de petites lignes), fluviaux, maritimes,interdisant la construction de nouveaux parkings, nouvelles autoroutes, décourager l’accès des villes aux voitures, retrouver les transports collectifs dans les campagne s(minibus), inciter le covoiturage..., réduire le transport aérien (pas de subvention aux low-cost, ni création ni extension d’aéroport).
 Contrôle accru sur les industries pour qu’elles ne rejettent plus dans l’atmosphère de déchets et gaz à effet de serre (déchets à re-utiliser).
 Recycler au maximum les déchets qui re-deviennent alors matières premières.
 Ne fabriquer que des produits réparables donc à longue durée de vie, puis recyclables.
 Souveraineté alimentaire avec agriculture biologique et paysanne.
 Favoriser les circuits courts et locaux, tant en agriculture qu’en industrie.
 Accès à l’activité, à toutes et tous, instaurant un égal revenu d’activité à toutes et tous et en réduisant le temps de travail autant que possible.
 Réduire les différences de niveaux de revenu.
 Supprimer les paradis fiscaux.
 Introduire la transparence financière partout.
 Inscrire des mécanismes de régulation financières pour supprimer la spéculation.
 Désarmement militaire et en premier nucléaire.

Marie-Elisabeth Allaire

 

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