Accueil
Fondamentaux
Contributions
Organisation
Lettres
Notes de lecture
ecologie solidaire
 
 
Fondamentaux
 
Appel pour un Parti de Gauche écologiste
Les résultats des élections européennes témoignent de la montée en puissance d’une abstention des jeunes et des milieux populaires qui reflète à la fois le refus de l’Europe libérale, la crise de la représentation et la défiance politique qui touche l’ensemble des partis.

Dans le même temps, chacun peut constater la demande d’écologie exprimée
dans le vote pour Europe Ecologie et le refus des régressions sociales
et du libéralisme incarné par les scores du Front de Gauche et du NPA.

Dans ces deux domaines, l’urgence nous impose des décisions courageuses.
Or le système capitaliste productiviste a sombré dans la démesure en
consommant l’équivalent de plusieurs planètes ! Les pays les plus
pauvres, qui en sont pourtant les moins responsables, sont les premières
victimes des catastrophes. Les pays les plus riches doivent donc montrer
l’exemple. Faisons comprendre qu’il n’est pas possible d’avoir courir
derrière une croissance infinie dans un monde fini. La décroissance de
l’empreinte écologique est une absolue nécessité : il revient au
politique d’en dessiner les contours.

En France, il y a urgence à faire front au /sarkoproductivisme/. Pour
cela les réponses aux crises écologique, sociale et démocratique
nécessitent de s’attaquer au mal à la racine en proposant une rupture
franche avec les modes de production et de consommation dominants et de
rejeter sans ambiguïté les assauts des démarches marketing d’
« écolo-blanchiment » qui, au-delà de l’effet de mode, participent à
l’aggravation de la crise écologique. Le « capitalisme vert » ou la
croissance verte, derniers avatars de l’économie de marché, n’offrent
pas de solutions à la hauteur des enjeux du XXIème siècle.

Il n’y aura donc pas d’alternative crédible tant qu’une nouvelle
construction politique ne prendra pas en compte les exigences d’une
transformation à la fois sociale et écologiste.

Nous sommes convaincus que le Parti de Gauche peut être l’un des
vecteurs de cette convergence. Il doit pour cela tirer les leçons de la
nouvelle situation et des limites actuelles de la gauche.

Pour nous, qui avons le souci de la préservation de la planète chevillé
au corps tout autant que le désir d’égalité sociale et la lutte contre
la société du mépris, le Parti de Gauche doit accomplir un geste
symbolique à la hauteur des enjeux /historiques/ en montrant qu’il est
la force qui rompt avec l’aveuglement du passé. Cela suppose qu’il
revendique explicitement l’identité écologiste, seule façon d’ancrer
clairement sa volonté de se positionner tout autant dans les riches
traditions de gauche que dans celles de l’écologie politique. L’écologie
ne va pas de soi, elle n’est pas une demi mesure et doit compter à part
entière dans l’identité - et donc dans le nom-même - de cette
force politique nouvelle. Le Parti de Gauche doit franchir ce pas pour
construire une dynamique collective de convergences qui dépasse de
simples ralliements individuels.

Il a décidé de tenir en fin d’année un congrès refondateur et propose
pour cela un comité de co-organisation. Nous prenons nos responsabilités
en rassemblant des écologistes antilibéraux et des militants de gauche
antiproductivistes pour participer à cette refondation vers un parti de
gauche écologiste.

Paul Ariès, objecteur de croissance, directeur du Sarkophage
Martine Billard, écologiste, députée de Paris
 

Réalisé avec Spip