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Régionales : tenter l’impossible !
Une période charnière
Certaines attitudes politiques font l’impasse sur le côté crucial de la situation en misant sur des stratégies impliquant des temps longs. Nous sommes sur le fil du rasoir, car confrontés à une double crise : celle du système capitaliste et celle de la représentation politique (surtout à gauche !), tergiverser revient donc à laisser le champ libre aux forces détenant le pouvoir pour créer le pire. En forçant un peu le trait, la question posée demain sera « écologie ou barbarie ? ». Cette estimation de la période implique une ardente volonté de construire le plus rapidement possible des convergences unitaires à gauche du PS, en laissant de côté les certitudes sectaires et le refus des compromis nécessaires. Les régionales seront un véritable test des intentions des uns et des autres.

Le phénomène Frankeinstein
La situation issue du succès d’Europe Ecologie crée objectivement une nouvelle donne politique qui peut échapper à la stratégie initiale du professeur DCB .En effet, en devenant la troisième force électorale, « Europe Ecologie » va obliger Les Verts à faire de la politique « pour du vrai », c’est-à-dire les obliger à prendre leurs responsabilités, donc à faire des choix dans les rapports de force politiques et sociaux. A moins de 5%, on peut ne s’occuper que des valeurs, du programme, etc., bref faire de l’identitaire et privilégier la construction de sa maison bio climatique, pour se mettre à l’abri des tourmentes extérieures ; à 16%, c’est impossible ! (En cas de succès, le NPA aurait été confronté au même problème).

Les régionales
La question des alliances est incontournable, que ce soit avec des organisations, des courants ou des sensibilités (voire des personnalités représentatives) et l’échéance des régionales sera un test décisif : ouverture au centre via le PS ou ouverture à gauche du PS. Certain(e)s ami(e)s partent battu(e)s d’avance, mais la meilleure façon de perdre une bataille, n’est-ce pas de ne point la mener ? La situation n’est pas figée et la géographie politique risque fort d’être hétéroclite au niveau national. Il n’est pas évident qu’une discipline nationale puisse fonctionner, notamment chez les Verts. Il serait donc hautement souhaitable que nous ouvrions la dynamique d’une ouverture à gauche dès maintenant. Il faut prendre en compte les éléments suivants :
 La décrédibilisation du PS n’est pas finie et, même en cas de sursaut, des traces resteront dans l’électorat populaire.
 Une partie des notables locaux du PC (comme des Verts) risque de partir dés le premier tour avec le PS. En ce cas, que devient le Front de Gauche ? Vers qui peut se tourner le PG ? Dans ces cas de figures, la situation est ouverte et la fraction communiste la plus unitaire (souvent la plus écolo.) peut rejoindre une liste « écologique et sociale » faisant aussi bouger le PG.
 Avec une pression unitaire suffisante, même le NPA peut évoluer.

Quelle méthode ?
Il est important d’utiliser toutes les opportunités ou les créer comme en PACA, où le CPR a voté le ratio de 60% « Verts » et 40% d’ouverture, pour initier un processus d’ouverture « à gauche ». La première étape, incontournable, étant d’obtenir en AGR que le CPR (ou un groupe ad hoc) soit mandaté pour ouvrir des contacts exploratoires tant avec des structures que des personnalités significatives pour nouer un dialogue dans un esprit de convergence.
La deuxième sera d’acter publiquement, et de façon militante, les avancées et blocages, car les demandes « à la base » sont plus exigeantes et pressantes que dans les sommets des appareils politiques. La conclusion positive serait un protocole d’accord.
Les deux premières étapes franchies, il s’agira d’établir une percée médiatique en contestant le leadership du PS sur la gauche. Il est même possible, dans certaines régions, de montrer que le type de liste que nous défendons est non seulement la meilleure dynamique pour conserver ces régions à gauche (l’abstention populaire étant le péril) mais que, de plus, nous pourrions dépasser le score du PS.
Beaucoup de paris dans cette démarche mais qu’avons-nous à perdre ?

Jean-Louis Peyron
 

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