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Fac Verte, l’écologie universitaire
L’écologie politique devient syndicale et agit à l’université

Née en 2003, à l’issu du contre-G8 d’Evian, Fac Verte est le réseau universitaire de tous les écologistes. Associative et syndicale, elle s’est progressivement imposée comme la cinquième force étudiante, notamment au sein des Centres Régionaux des Œuvres Universitaires et Scolaires. Elle a aussi de nombreux élus dans les Conseils centraux des Universités. Sur le terrain, c’est un engagement sans faille aux côtés des étudiants sans-papiers, ce sont des projets d’AMAP, la réalisation d’audits énergétiques sur des bâtiments universitaires, la proposition d’une indemnité universelle de formation, etc.

1968 : petit coup de rétro. Le souffle de l’humeur étudiante rafraichit un printemps un peu chaud ; la fierté ouvrière, qui demandait elle-aussi sa part du gâteau, s’affirme encore une fois (la dernière ?). De cette contestation fleurit, entre-autre, le mouvement écologiste dont les bourgeons ne demandaient qu’à éclore. 40 ans plus tard, une jeune organisation porte haut les couleurs de l’écologie sur les campus. L’utopie, en mouvement, n’est pas morte : Fac Verte veut faire de nos universités le laboratoire d’un autre monde !

2008 : l’écologie dépolitisée ? Quand certains voudraient l’enterrer, l’écologie politique se régénère. Pugnace, elle invente de nouvelles formes de mobilisation et aborde des chemins nouveaux, comme ceux du syndicalisme. Quoique que l’on veuille bien nous faire croire, ce mouvement reste plein d’audace et de vitalité ! La tentative de dépolitisation de l’écologie est une chimère. Paradoxalement, c’est bien parce que le Grenelle – pour ne prendre que l’exemple le plus médiatique – s’échoue, avec sa marée noire d’OGM, que l’écologie politique à un avenir. Désormais, tous les gouvernants traitent des questions environnementales, comme chacun tente de résoudre la question sociale. S’il y a ceux qui le font dans le ringard paradigme productiviste, il y a aussi, surtout et encore les écologistes. Les écologistes en mouvement. Un mouvement incontournable, tant les crises environnementale, sociale, culturelle ou démocratique sont prégnantes. Alors oui, l’écologie politique a un avenir. Cet avenir, Fac Verte le porte et le partage à la hauteur de ses ambitions : celle d’un système de l’enseignement supérieur et de la recherche en phase avec les enjeux de son temps et moteur des transformations de la société.

Environnement, solidarité, démocratie, altermondialisme. 4 piliers sur lesquels repose l’écologie universitaire. Cette écologie universitaire, chacun l’aura compris, n’est que la déclinaison, à l’échelle des facs et des écoles, des labos et des campus, de l’écologie politique. Portée par des militants, néophytes et chevronnés, elle est en mouvement, encore et toujours. Contre le marasme ambiant et l’insensé de notre modèle de développement. Pour le Réveil d’une société qui crève d’abondance et d’inégalités ! Le pari de l’écologie universitaire est aussi humain : rassembler tous les écologistes intéressés pas la question de l’enseignement supérieur et de la recherche, comme tous les acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche intéressés par l’écologie. Fac Verte se pose en relais d’idées et d’engagements. Pour beaucoup, notamment les étudiants, Fac Verte est une première expérience militante. Restait à trouver la forme de mobilisation la plus adaptée...

Curieusement, le mouvement écologiste n’a su épouser jusqu’ici le mouvement syndical. Fac Verte démontre que c’est possible. Bien sûr, il n’est pas question de reproduire ce qui existe déjà, en y apposant une fine couche de vernis, un peu plus vert et moins toxique ! S’investir dans le champ syndical universitaire, c’est mettre en œuvre la transversalité (Fac Verte rassemble profs, étudiants, personnels administratifs et techniques). Au-delà des approches sectorielles, catégorielles, Fac Verte croit en l’intérêt général. A la méfiance des uns envers les autres, qui demeure l’apanage de la plupart des structures existantes et au-delà des revendications hégémoniques – en témoigne les slogans de certaines organisations – Fac Verte est ouverte et offre un bol d’air par son esprit toujours critique et ses propositions alternatives.

Les avancées de mai 1968 rognées, comme par exemple sur l’autonomie des universités ; l’objectif de compétitivité prévalant, il ne faut pas se cantonner au maintien des acquis, mais aller au-delà et proposer. Tout simplement oser inventer une nouvelle université. C’est la seule condition de la réussite du mouvement syndical universitaire. Cet impératif est d’autant plus fort que la question environnementale s’impose. Aujourd’hui, ce sont les acteurs de demain qui sont formés à l’université. Aujourd’hui ce sont les découvertes de demain qui s’y font. Aujourd’hui, c’est la société de demain qui s’y invente. C’est pourquoi, Fac Verte est présente sur le terrain, faisant sienne la phrase de Woody Allen : « Je m’intéresse à l’avenir car c’est là que j’ai décidé de passer le restant de mes jours. »

Gaël Roustan
Coprésident de Fac Verte

Pour aller plus loin : le livret de l’écologie universitaire
Cf « Sarkozy kärchérise l’autonomie des universités », exemple de l’opération « 10 campus d’excellence » de Valérie Pécresse.

 

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