La France est ce curieux pays quelque peu sur-administré, que les Ubus qui prétendent le réformer alourdissent en continu de lois et d’institutions d’utilité et d’efficacité variables. Une seule échappe à tout changement, le Sénat, un genre de Chambre des Lords où une bonne part de nos « Lords » sont des élus locaux, attentifs à la défense de leurs privilèges.
Menton en avant, le petit Nicolas prétend s’attaquer au « mille-feuilles » en surfant sur le supposé ressenti poujadiste de nos concitoyens contre leurs élus accusés de les tondre sans bénéfice pour eux.
Au passage les « stratèges » de l’UMP feraient bien un hold-up démocratique sur ces Régions décidément trop roses (et quand même un peu vertes). Ils imaginent un mode de scrutin baroque, en partie uninominal pour des « conseillers territoriaux », départementaux pour certains, régionaux pour d’autres, en partie proportionnel pour leurs collègues des agglomérations. Le grand réformateur Balladur anime pour la deuxième fois une commission prétendant fonder l’organisation territoriale de la France sur des agglomérations et des régions …tout en parlant de retirer à des régions voulues d’échelle européenne la clause générale de compétence, en contradiction avec la plupart des pouvoirs locaux européens...
Et comme les sénateurs/conseillers généraux veilleront à ce que subsistent les Conseils généraux, notre petit père Ubu et sa réforme risquent d’accumuler les mécontents…
Les Verts ont rappelé à la commission Balladur leur attachement au binôme région / agglomération, à une représentation démocratique, une clarification des compétences, des moyens d’actions par une fiscalité juste et efficace, et une péréquation par l’Etat…
Que sortira-t-il de cette mise aux enchères des institutions ?
Les élections auront-elles lieu en 2010 ou en 2011 ? Avec quel mode de scrutin ?
Parions que le résultat des Européennes aidera beaucoup Ubu à faire ses choix. Et si nous retombons dans un scrutin uninominal, comment les Verts passeront-ils l’obstacle ? Avec quelles alliances ?
Une raison supplémentaire pour moi de renforcer nos liens avec la Fédération et le Parti de gauche, si nous voulons à contribuer à la gestion locale de notre pays.